La rue Jean-Jacques Rousseau est située entre la place Sainte-Claire et la Grande Rue.
Elle porte ce nom depuis 1881. Auparavant, elle s’appelait rue Bournolenc, puis rue des vieux Jésuites, et déjà rue Jean-Jacques Rousseau pendant une très courte période en 1794 (sous la Convention)
C’est à la fin de sa vie que Jean-Jacques Rousseau vint à Grenoble, sous prétexte d’herboriser dans les Alpes. Arrivant de la Savoie, par la route de la Chartreuse, il traverse le Sappey et entra en ville, à pied, avec sa boîte de fer-blanc et son vieux bonnet arménien, le 11 juillet 1768.
Il allait rester à Grenoble jusqu’au 12 août. Il avait, en ville, un ami : l’avocat Gaspard Bovier, demeurant rue Saint-Laurent
extrait de l’ouvrage »Les rues de Grenoble » Editions Glénat
Cette rue est relativement courte, mais riche en demeures célèbres.
– Dès le n°1, nous découvrons l’ancien hôtel de Bournolenc, devenu Hôtel de la Monnaie. C’est là que des pièces furent frappées au début du XVIIIème siècle.
Consulter cette page pour plus de renseignements sur l’ancien Hôtel des monnaies, rue Saint-Laurent à Grenoble.
– Au n° 2, le souvenir du passage de Jean-Jacques Rousseau à Grenoble est retracé (2 plaques)
« Au premier étage de cette maison rénovée au XIXème siècle, Jean-Jacques Rousseau habita du 12 juillet au 12 août 1768, logé par le fondeur de cloches Vachat.
Fuyant les poursuite du parlement de Paris, cherchant un asile durable, il renonça à s’établir à Grenoble. Il évoque ce court séjour dans les Rêveries d’un promeneur solitaire. » (plaque)
– Au n° 4, voici la maison où vécut la famille de Barnave.
Antoine Barnave est issu d’une riche famille bourgeoise protestante.
Il fut l’un des personnages importants du début de la Révolution française à Grenoble et Vizille.
Il prononce en 1783 un discours sur la nécessité de la division des pouvoirs
– Au n° 5, une devanture ancienne attire notre regard « COLIN Frères » Bijouterie, Joaillerie, fantaisie …
Nous n’avons malheureusement aucun élément à fournir au sujet de cette boutique.
– Au n° 7, restent quelques vestiges d’un hôtel particulier : un porche à accolade, une colonne et le départ d’un arc, chapiteau et entablement. Une statue de guerrier velu, décapité, qui tient une massue tout en se protégeant avec un écu.
Il reste de même les traces d’une inscription latine « Ebve Vegnaq 3 Posse ».
– Au n° 14, voici la maison natale de Stendhal (Henri Beyle). Il naquit au 2ème étage de cette demeure.
Stendhal (Henri Beyle) naît le 23 janvier 1783 dans cet appartement situé au 2ème étage, propriété de son père, Chérubin Beyle, avocat. Sa mère, Henriette Gagnon, y meurt en 1790. Il y connaît le bonheur de l’enfance, le chagrin du deuil et la souffrance d’une éducation trop rigide.
– Au n° 15, une superbe demeure attire l’attention. Elle fut construite par Jean Rabot, président du parlement du Dauphiné en 1435. La librairie Arthaud s’y est installée et nous fait admirer la magnifique montée d’escalier.
La famille Rabot est une lignée de grenoblois issue d’un modeste notaire de Crest, entré au parlement en 1495, enrichie par de judicieux mariages.
Au milieu du XVIème siècle, elle put ainsi faire entièrement reconstruire l’hôtel de l’actuelle rue Jean-Jacques Rousseau.
Rappelant les « oriels » alsaciens, l’avancée à trois pans repose sur une voûte surbaissée sous laquelle se trouvait un puits. Le décor de pilastres et d’arcatures de la balustrade évoque la cour de l’hôtel Bullioud à Lyon, construit par le grand architecte Philiobert Delorme. (plaque)
Trois rois de France y séjournèrent : Charles VIII, Louis XII et François Ier.
– Au n° 16, voici l’hôtel de Jacques Bourgeois, procureur à la cour.
Cette demeure fut construite en 1600 devint ensuite l’hôtel Coufier de Maille. La porte sculptée est superbe.
– Au n° 20, nous pouvons admirer une superbe porte en noyer massif, refaite en 1992.
Une inscription attire le regard. On y retrouve 5 mots pouvant se lire à droite, à gauche, en haut et en bas. Le mystère demeure sur l’interprétation de ces 5 mots : SATOR , AREPO , TENET , OPERA , ROTAS.
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