Notice sur le temple protestant de Salinelles (30250 – Gard)
Le Temple protestant de Salinelles est attaché à l’Église Protestante Unie de France, paroisse de Sommières.
L’édifice est situé au nord du vieux village, au milieu d’un site pittoresque de 1 hectare planté de chênes verts et de pins d’Alep.
Sa construction a été commencée en 1841 et terminée en 1844, sous la direction de l’architecte E. Méjean, sur un terrain donné par madame d’Espinassous, épouse de François-Adolphe Fulcrand Delpuech d’Espinassous, fidèle de l’Église Réformée. En outre Monsieur d’Espinassous, maire du village de Salinelles, a donné pour la construction du temple et du mur d’enceinte de l’enclos la somme de mille huit cent francs en argent, mis à disposition une charrette attelée d’un cheval et a donné de nombreuses journées de travail. Chaque famille protestante du village ayant contribué à la construction de l’édifice a reçu un certificat symbolique de sa contribution délivré par le consistoire de Sommières en 1847. Au total, la construction elle-même aurait couté 5 700 francs (1844), sans compter le prêt de la charrette. Le maire, monsieur d’Espinassous, règle en outre en 1847 les honoraires de l’architecte monsieur E. Méjean, pour la somme de 227 francs et 27 centimes.
Très original de par sa composition générale, l’édifice ressemble plus à une église de style espagnol qu’à un temple. L’arc brisé a été utilisé pour ses voûtes et ouvertures. Sa façade principale est également étonnante : le clocher est sur le pignon central et il est entouré de deux édicules aux extrémités. Cette composition générale pourrait rappeler le temple de Sommières (l’ancienne église des Cordeliers) ou encore la remarquable église d’Aujargues.
Sa toiture est exceptionnellement belle et le clocher abrite l’ancienne cloche du temple de Sommières datant de 1583, ce qui, outre sa valeur historique, en fait la plus ancienne cloche du canton. La cloche est classée à l’inventaire des Monuments Historiques, alors que le Temple lui-même a été inscrit monument historique par arrêté du 7 novembre 1991.
par Paul Martin-Granel
Commentaires récents