Lettres d'Adélaïde de Souza à Charles de Flahaut, son fils
(CHAN 565 AP 9)
14 avril 1817

M. Freecki a-t-il reçu une lettre de moi ? (écrit à l'envers en début de lettre)
Mon bon enfant, dans 7 jours ce sera le 21 avril, jour le plus heureux de ma vie, le seul jour que je veuille fêter. Je prie Mlle Joly de te donner une violette ou une rose de ma part, et ce jour je réunirai nos amis et nous boirons à ton bonheur, ce sera bien boire à ma santé.
J'attends de tes nouvelles avec impatience. J'ai un de ces gros rhumes que tu me connais et dont je ne puis me défaire. Je ne puis t'écrire longtemps parce qu'à peine y vois-je, mais je ne t'en aime pas moins de toute mon âme.
J'avais écrit parce que c'est l'usage en France que la mère du parrain prévienne par visite ou écriture la marraine. Je n'ai pas la force de t'en écrire plus long aujourd'hui mais la duchesse de Wellington partant mercredi, je t'écrirai une grande lettre par un des aides de camp.
Je te prie de finir bien vite ce que tu dois finir car tant qu'on espère l'empêcher tu n'as pas d'idée comme on cherche à te nuire dans l'esprit de lord K. T'ôter un cheveu serait une vraie jouissance ; quand ce sera fait, on t'approuvera, te prônera, voilà le monde. Mais les compliments de M. d'Osmont comme si tu les croyais rien ne lui nuira plus ici, qu'après avoir écrit, et écrivant tous les jours du mal de toi, on le vice d' agir autrement, c'est le plus grand menteur que je connaisse mais ils croient que c'est permis en diplomatie.
Enfin dépêche-toi car j'ai le contre coup de ces méchancetés et c'est affreux.
Adieu, je t'écrirai demain.

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dernière modification : 26 décembre 2019
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