Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
17 février 1815, Paris

Les portraits de tes enfants sont charmants, mon cher Eugène ; ils m'ont fait un grand plaisir. Je suis fâchée de ne pouvoir juger de la ressemblance, puisque je n'ai pas encore pu voir ces chers petits enfants, mais j'attends avec bien de l'impatience le moment où tu seras placé quelque part. Voilà bientôt le beau temps et, si ce vilain Congrès finit, nous pourrons faire des projets. Voici le mien : si on te donne un petit coin, comme on le disait hier, près de Francfort, j'irai t'y voir tout de suite, car je pense que tu ne tarderais pas à y aller et je voudrais m'y trouver au moment de ton arrivée, parce qu'ensuite j'irai de là aux eaux dont j'ai encore besoin cette année ; cela sera nécessaire aussi à Louis qui a une petite gourme rentrée. Ecris-moi donc tout de suite quand il y aura quelque chose de décidé, parce que je n'aurais pas de temps à perdre et, comme je serais fort aise de voir l'empereur de Russie à son passage et lui recommander encore mes enfants, surtout si je perds mon procès ; je pourrais prétendre à une pension sur le grand-duché de Berg pour mon fils aîné, car son père, avec tout son désintéressement, ne s'occupe guère de l'avenir de ses enfants, et j'obtiendrai cela facilement de l'Empereur si je le voyais à son passage à Carlsruhe.
Enfin, je me préparerai et je te prie bien de me prévenir à temps. Adieu, je t'embrasse tendrement.

Hortense

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dernière modification : 26 décembre 2019
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