5 juin 1861
Pierre Bonaparte chasseur

Sire,

Votre Majesté ayant quitté Paris sans m'accorder l'audience que j'avais sollicitée, je prends la respectueuse liberté de lui écrire en toute confiance.
Votre Majesté a bien voulu m'allouer 2 500 francs de plus par mois, pour le temps que je passerai en Corse. Ce supplément, moitié de celui que Votre Majesté m'avait accordé d'abord, ne me permettait pas de vivre sur le pied que j'avais adopté.
Je ne viens pas demander encore à Votre Majesté de me rendre 5 000 francs par mois. J'ai été trop éprouvé par les fièvres pernicieuses de Corse pour songer à y retourner avec la mul'aria, c'est-à-dire avant la fin octobre.
Mais le besoin d'activité, qui est une loi impérieuse de mon organisation, me rappellera, le mois prochain, dans les Ardennes, où j'ai loué des chasses. J'ai dû m'y caser tant bien que mal, pour ne pas multiplier les dépenses ; mais si Votre Majesté avait la bonté de me donner, dans les Ardennes, les 2 500 francs de plus qu'Elle m'accorde en Corse, cela me permettrait une toute autre installation.
J'en serais bien reconnaissant à Votre Majesté, et je n'hésite pas, Sire, à vous présenter cette requête, parce que vous devez être persuadé que, s'il vous plaisait de mettre un terme à mon inaction, je serais heureux de consacrer au service de vos glorieuses entreprises tout ce qui me reste d'aptitude et d'énergie.
De Votre Majesté, Sire, le très-dévoué cousin,

Pierre-Napoléon Bonaparte

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dernière modification : 26 décembre 2019
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