Verdelay, le 2 juillet 1860
Lettre du cardinal Donnet à l'Empereur sur la mort du prince Jérôme

Sire,

La mort de Son A.I. le Prince Jérôme, en affligeant le coeur de Votre Majesté, a excité de douloureuses sympathies dans la France entière.
Vos sujets, qui ont toujours été si heureux de vos prospérités, ont été atteints dans la plus intime de leur âme par ce cruel événement. Touchante communauté de sentiments qui témoignent qu'entre la France et son Empereur, il existe des liens impérissables, qui, formés en des jours de bonheur, se resserreraient dans les épreuves !
Sire, que cette pensée soit votre consolation dans cette pénible circonstance. Quand on se sait aidé par l'affection d'autrui, on porte plus facilement le poids de sa douleur. Or, celle-ci, tout un peuple la porte avec Votre Majesté.
J'unis mes regrets aux vôtres et à ceux de l'Impératrice, dont l'âme si sensible a dû particulièrement souffrir de la perte d'un oncle qu'elle a toujours entouré de son pieux respect et de sa filiale affection. Je prie Votre Majesté d'agréer en même temps l'assurance que mes prières ne manqueront pas à celui qui, après avoir pris part aux gloires et aux revers de son pays, a vu ses derniers ans consolés par le retour de sa famille sur ce beau trône de France et vient de mourir entouré de tous les secours d'une religion qu'il aimait.
Je suis, Sire, de Votre Majesté, avec le plus profond respect et le plus inaltérable dévouement, le très-humble et très-obéissant serviteur et sujet.

Ferdinand, Cardinal Donnet
Archevêque de Bordeaux, Sénateur

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dernière modification : 26 décembre 2019
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